Bonjour à tous,
Voici une tentative de résumé de la réunion de hier soir. J'ai tenté d'être le plus objectif possible ; j'espère ne pas avoir trop ni déformé ni raccourci les propos de tout un chacun. J'ai cependant essayé de me focaliser sur les points les plus intéressants pour les naturalistes.
Je me suis permis d'intégrer une photo de Gorgebleue par Benoit De Boeck, sous licence creative commons. Merci à lui.
IntroductionSont présents Michel Desvigne, l’architecte-paysagiste en charge de l’étude, un représentant de l’IBGE ainsi qu’une représentante du cabinet Huytebroeck.
Après une petite introduction par le président du comité de quartier, la représentante du cabinet Huytebroeck précise qu’
il ne s’agit pas d’un projet, mais d’une étude dont le but est de proposer une vision globale pour maintenir une cohérence entre les différents espaces verts, aux mains de propriétaires différents.
Le site de Tour & Taxis est détenu par un
propriétaire privé.
PrésentationMichel Desvigne commence alors sa présentation. Il précise dès le début que le site possède une végétation spontanée intéressante, notamment le long des flancs de la coulée verte.
Il constate que les différents grands parcs bruxellois du XIXe siècle ont en commun une
vallée étroite de gazon entourée de grands arbres et voudrait appliquer ce
pattern à Tour & Taxis. Site qui y convient bien de par son relief particulier, un plateau creusé artificiellement pour y installer l’ancienne gare du port.
Cependant, faire pousser ces arbres nécessiterait plus d’un siècle. Pour occuper l’espace, son idée est d’installer un relief artificiel comme c’est le cas au
Laban Dance Center.

http://turf.co.uk/wp-content/uploads/laban-3.jpg
Ce relief symétrique serait composé de
flancs, sur lesquels on laisse
place à la nature, et d’une
plateforme centrale, destinée aux
activités humaines,
entourée de fossés à plantes humides. Ces fossés serviraient, à la fois de barrière entre la partie humaine et la partie nature, et pour gérer le problème de l’eau.

http://www.brusselnieuws.be/sites/default/files/imagecache/6col/tentparkvallei.png
Du fait de long terme de ce projet, Michel Desvigne l’a imaginé en évolution.
Au niveau des surfaces d’abord ; la première étape est la réalisation d’une demi-vallée, avant de la complèter par une deuxième plus tard.
Au niveau de la végétation ensuite ; la
végétation spontanée sur les flancs est gérée de façon à arriver à une
végétation arborée. Les parties latérales seront pour cela isolée par les fossés de la partie centrale pour en empêcher l’accès tant que des arbres ne se seront pas développés.
Le terrain n’est pas encore construit et ne le sera pas entièrement avant quelques années, Michel Desvigne propose, il insiste sur le fait que cela ne fait pas partie de l’étude commanditée par l’IBGE mais que c’est une proposition personnelle, que les surfaces à construire soit transformée en
prairies fleuries entre-temps et interdites d’accès au public.
Michel Desvigne voit pour se parc un dégradé partant de la zone dite
L28, parc étroit longeant les rails, et se dirigeant vers le canal, qui serait porteur de l’ambiance du site. La zone plus proche du canal étant entièrement consacrée aux activités humaines, par exemple sportives, plus organisées. La
zone L28 étant plutôt désignée comme
écologique. Entre les deux, le parc se rétrecit et les activités humaines prennent de moins en moins de place. La partie centrale, au sud-est du pont du Jubilé, serait donc consacrée à la détente lâche.
Il prévoit hypothétiquement l’organisation d’activités permanentes et évenementielles. Dans ces dernières, il cite une bourse aux plantes ou des promenades botaniques.

http://bru.observations.be/foto/view/1948747
QuestionsUn habitant pose une question sur la conservation des potagers adjacents. Un naturaliste intervient alors pour signaler l’importance de la friche de Tour & Taxis pour de nombreuses espèces. Le représentant de l’IBGE ne répond qu’à la question de l’habitant et ne réagit pas à cette remarque.
Alain Boeckx fait remarquer que ce site est
important pour de nombreuses espèces, d’oiseaux notamment, menacées au niveau européen. Le représentant de l’IBGE signale que le site va s’urbaniser et qu’il faut rester lucide, une partie de la friche va
forcément disparaître. L’IBGE
ne prêche pas pour la conservation de la nature mais pour le développement de la nature. Le site ne pourra jamais accueillir des groupes d’oiseaux migrateurs et n’aura jamais
la biodiversité du parc de Laeken. Il souligne qu’il est important de
continuer les suivis afin de voir comment la nature évolue au fur et à mesure de l’évolution du site. L’IBGE pourra ainsi poursuivre une gestion du site adaptée permettant la plus grande biodiversité.
Le naturaliste intervenu auparavant intervient en disant que cette friche est importante pour les insectes qui eux même ne peuvent être qu’utiles aux potagers. Ensoleillement et le substrat très sec de la friche expliquerait sa richesse. Il insiste sur le fait que la végétation spontanée doit être maintenue. Michel Desvigne explique que le cœur du parc est pour les hommes, mais que les flancs sont à la nature et qu’il est nécessaie d’y conserver une dynamique naturaliste. Et c’est la collectivité qui est en charge de cela.